L’USAC dénonce une ouverture unilatérale des emplois supérieurs de l’Etat, en catimini, et sans analyse du besoin ni mise en place de contreparties.

Elle demande que des négociations sincères soient ouvertes sur tous les éléments qui permettent une égalité de traitement, l’arrêt du bashing de l’encadrement supérieur public, un travail de fond sur les besoins et les nécessités du service public. La carrière des administrateurs civils (accès aux promotions de grade) doit être revue structurellement si les emplois de direction sont ouverts aux contractuels.

Elle exige par ailleurs l’ouverture immédiate de travaux relatifs à la déontologie et la prévention des conflits d’intérêt.

Si l’accès à ces emplois est ouvert, elle exige que les éléments nécessaires à une compétition loyale pour l’accès à ces postes et une concurrence équilibrée soient mis en place.

Elle rappelle deux éléments pour elle fondamentaux : l’Etat doit être exemplaire, il ne saurait avoir le comportement qu’il reproche aux entreprises privées (se dédouaner de ses responsabilités de formation de ses collaborateurs et opérer des recrutements « sur étagère »). Il doit mettre en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, ce qui ne saurait se limiter à des discours mais exige un investissement dans ses ressources humaines et une pleine appréhension des concepts qui s’y rattachent.

L’USAC appelle solennellement l’attention du gouvernement sur l’impact à moyen terme sur l’ENA d’une baisse supplémentaire de l’attractivité du corps des administrateurs civils (60% des anciens élèves) et, partant, des risques pour la durabilité et le professionnalisme de l’action publique quand ce corps ne sera plus en mesure de maintenir le ciment et la cohérence interministérielle.

Dans un contexte de fragilisation croissante de la neutralité du service public et d’une gestion publique toujours plus complexe, elle s’inquiète, pour la Nation mais également pour les agents publics qui la servent, d’une décision qui loin de réformer la haute fonction publique désagrège certains des meilleurs atouts du système d’administration publique français.